sábado, 6 de octubre de 2012

Séance 1. Séminaire 1. 53-54. 18 Novembre 1953


18 Novembre 1953                                                                   



Sens de l’étude des textes et de son enseignement

La recherche du sens a déjà été pratiquée, 
par exemple par certains maîtres bouddhistes, 
avec la technique Zen.

Le maître interrompt le silence par n’importe quoi, 
un sarcasme, un coup de pied.

Il appartient aux élèves eux–mêmes de chercher 
la réponse à leurs propres questions dans l'étude 
des textes, le maître n'enseigne pas ex cathedra une 
science toute faite mais il apporte cette réponse 
quand les élèves sont sur le point de la trouver.

Cet enseignement est un refus de tout système, 
il découvre une pensée en cours de mouvement, 
mais néanmoins prête au système, car elle est obligée 
de présenter une certaine face dogmatique.

La pensée de FREUD est la plus perpétuellement 
ouverte à la révision. C'est une erreur de la réduire
à des mots usés : inconscient, super ego

Chaque notion y possède sa vie propre, 
ce qu'on appelle précisément la dialectique : 
elle a un contraire, etc.

Or, certaines de ces notions étaient, pour FREUD, 
à un moment donné, nécessaires : elles apportaient une 
réponse à une question formulée en termes antérieurs.

Il ne suffit pas de faire de l'histoire au sens 
d'histoire de la pensée  et de dire que FREUD est apparu 
en un siècle scientiste.

Avec la Science des rêves, quelque chose d'une essence 
différente, d'une densité psychologique concrète, 
est réintroduit, à savoir le sens.

Du point de vue scientiste, FREUD parut rejoindre là 
la pensée la plus archaïque : 
lire quelque chose dans les rêves.

Ensuite, FREUD revient à l’explication causale.
Mais quand on interprète un rêve, on est en plein 
dans le sens, dans quelque chose de fondamental du 
sujet, dans sa subjectivité, ses désirs, son rapport 
à son milieu, aux autres, à la vie même.

Notre tâche est la réintroduction au registre du sens
registre qu'il faut lui–même réintégrer à son niveau propre. 
(lire sur RSI  1. 2. 3. etc)

constitué une sorte de foi jurée :

« Tout se ramène à des forces physiques, celles de l'attraction et de la répulsion. »  
(à lire)

Quand on se donne ces prémisses, 
il n'y a aucune raison d'en sortir.

Si FREUD en est sorti, c'est qu'il s'en est donné 
d'autres :
il a osé attacher de l’importance à ce qui lui 
arrivait, par exemple aux antinomies de son enfance, 
à ses troubles névrotiques, à ses propres rêves.

C'est là où FREUD est…
et est pour nous tous
…un homme placé au milieu de toutes les contingences 
les plus humaines : la mort, la femme, le père.

Ceci constitue un retour aux sources
et mérite à peine le titre de science.

Il en va comme du bon cuisinier, qui sait bien découper l'animal, détacher l’articulation avec
la moindre résistance. [ Platon : Phèdre, 265e. ]     (à lire)

Pour chaque structure, on admet un mode de 
conceptualisation qui lui est propre.

On entre toutefois par là dans la voie des 
complications et l'on préfère revenir à la notion 
moniste plus simple de déduction du monde.

Néanmoins, il faut bien s'apercevoir que ce n'est pas 
avec le couteau que nous disséquons mais avec des concepts :
le concept a son ordre de réalité original.

Les concepts ne surgissent pas de l'expérience humaine, 
sinon ils seraient bien faits.

Les premières dénominations sont faites à partir des 
mots, ce sont des instruments pour délinéer les choses
Ainsi toute science reste longtemps dans la nuit, empêtrée dans
le langage.

LAVOISIER, par exemple, en même temps que
son « phlogistique », apporte le bon concept : « l'oxygène ».

Il y a d'abord un langage humain tout formé pour nous, dont nous nous servons comme d'un très mauvais instrument.

De temps en temps s'effectuent des renversements :
du « phlogistique » à « l'oxygène ».

Il faut toujours introduire les symboles…
mathématiques ou autres
…avec du langage courant, il faut expliquer ce qu'on va faire.

On est alors au niveau d'un certain échange humain,
à celui du thérapeute, où FREUD se trouve
malgré sa dénégation.

Comme JONES l'a montré, FREUD s'est imposé au début l'ascèse de ne pas s'épancher dans le domaine spéculatif où sa nature le portait fortement, il s'est soumis
à la discipline des faits, du laboratoire :
il s'est éloigné du mauvais langage.

Mais considérons la notion du sujet :
quand on l'introduit, on s'introduit soi–­même, l'homme qui vous parle est un homme comme les autres,  il se sert du mauvais langage.

Dès l'origine, FREUD sait qu'il ne fera de progrès dans l'analyse des névroses que s'il s'analyse lui–même.

L'importance croissante attribuée au contre–transfert signifie la reconnaissance du fait que l'on est deux dans l'analyse, pas que deux, phénoméno­logiquement, c'est une structure :
par elle seulement certains phénomènes sont isolables, séparables.

C'est la structure de la subjectivité qui donne aux hommes cette idée qu'ils sont à eux–mêmes compréhensibles.

Être névrosé peut servir à devenir bon psychanalyste :
au départ cela a servi à FREUD.

Comme Monsieur JOURDAIN avec sa prose,
nous faisons du sens, du contresens, du non–sens.
Encore fallait–il y trouver des lignes de structure.

JUNG lui aussi redécouvre en s'émerveillant,
dans les symboles des rêves et les symboles religieux
certains archétypes propres à l'espèce humaine :
cela aussi est une structure.

FREUD a introduit autre chose, le déterminisme propre 
à ce niveau–là de structure.

De là l'ambiguïté que l'on retrouve partout
dans son œuvre, par exemple :
le rêve est–il désir ou reconnaissance du désir ?

Ou encore : l'ego est à la fois comme un œuf vide, 
différencié à sa surface au contact du monde
de la perception et aussi, chaque fois que nous
le rencontrons, celui qui dit « non », ou « moi je », 
c'est le même qui dit « on », qui parle des autres, 
qui s'exprime sous ces différents registres. (à lire RSI op cit)

Nous allons suivre les techniques d'un art du dia­logue 
comme le bon cuisinier, nous savons quels joints, 
quelles résistances nous rencontrons.

Le super ego est aussi une loi dépourvue de sens,                       mais en rapport avec des problèmes de langage.
Si je parle, je dis : « tu prendras à droite » pour lui
permettre d'accorder son langage au mien,
je pense à ce qui se passe dans sa tête au moment
où je lui parle : cet effort d'accord est
la communication propre au langage.

Ce « tu » est tellement fondamental qu'il intervient avant la conscience. La censure, par exemple,
est intentionnelle, elle joue avant la conscience,
elle fonctionne avec vigilance.

« Tu » n'est pas un signal mais une référence à l'autre
il est ordre et amour.

De même l'idéal du moi   est un organisme de défense perpétué 
par le moi pour prolonger la satisfaction du sujet.
Il est aussi la fonction la plus déprimante,
au sens psychiatrique du terme.

L'id n'est pas réductible à un pur donné objectif,
aux pulsions du sujet :
jamais une analyse n'a abouti à tel taux d'agressivité ou d'érotisme
C'est un certain point dans la dialectique du progrès 
de l'analyse, le point extrême de la reconnaissance 
existentielle : « tu es ceci »,
idéal jamais atteint de la fin de l'analyse.

Ce n'est pas non plus la maîtrise de soi complète, 
l'absence de passion : l'idéal est de rendre le sujet 
capable de soutenir le dialogue analytique,
de parler ni trop tôt, ni trop tard,
c'est cela que vise une analyse didactique.

L'introduction d'un ordre de déterminations
dans l'existence humaine, dans le domaine du sens, 
s'appelle la raison.

La découverte de FREUD, c'est la redécouverte
– sur un terrain en friche – de la raison.


Source: STAFERLA.

(il dit au commencement de son travail sur écrits techniques de Lacan le suivant:)

Ce document de travail a pour sources principales :      
-          Les écrits techniques de Freud, sur le site E.L.P. (sténotypie au format Pdf).
-          Les écrits techniques de Freud , au format .Doc, (document internet non identifié).
-          Le site Archive.
-          Le site Textlog.
-          Le site de Patrick Valas. 
Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. 
Les schémas sont refaits. 
N.B. :  
– Ce qui s’inscrit entre crochets droits [  ] n’est pas de Jacques LACAN. 
-          Remerciements à l’auteur(e) des superbes « schémas optiques » [ Wikipédia ],
ici repris et modifiés,  issus de l’expérience d’Henri BOUASSE.

texto en español, nuestra traducción.